Lire sans plaisir

Je n’arrive pas à lire. J’aimerais retrouver ce goût de lire. C’est comme si, avec l’âge, on avait moins de goût à vivre les choses. Passé un certain âge, la vie se transforme en un fardeau sans plaisir qui vous incombe jusqu’à la fin.

Je lis présentement Little Women d’Alcott. Je le lis en version originale, car j’ai cette chance de comprendre l’anglais, et parce que je souhaite approfondir ma maitrise de cette langue peu répandue. Hahaha !

Une autre raison de lire un classique se trouve dans le plaisir de voyager dans le temps. J’ai le sentiment qu’au travers des écrits d’un auteur classique, j’accède à ce qui se rapproche le plus à un accès direct à un grand esprit de son temps. Personne n’intervient entre l’auteur et le lecteur : on évite les intermédiaires, les producteurs, les ingénieurs du son ou les responsables de la photographie. Le livre reste, ou du moins tente de rester, une œuvre singulière produite par un individu sans filtres. C’est pourquoi j’ai horreur, en passant, des réécritures, à l’aire du wokisme.

Je n’écrirai probablement jamais un livre. Écrire me coute trop. Je me cherche des excuses. Un trouble des apprentissages pourrait m’affecter. J’allais bien voir un orthophoniste. Ou je compose tout simplement l’essentiel de gens moyens.